2019 05 « La tendresse du crawl » de Colombe Scneck, par Annie Cattan

2019 05, Un romand’amour, quel bonheur…, par Annie Cattan

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J’étais très impatiente de lire le dernier ouvrage de Colombe Schneck.

Son  titre, La tendresse du crawl, m’avait intriguée. Mais ce qui m’avait vraiment donné envie était en fait  le bandeau beige de l’éditeur, annonçant : l’amour est revenu. Ah, un roman d’amour, quel bonheur en ces temps hargneux … Sitôt le livre en mains, je m’en suis délectée comme d’une friandise savourée d’un coup d’un seul dans la soirée.

Cette brève histoire ciselée sans un mot de trop, c’est celle d’une rencontre improbable : il y a d’un côté l’héroïne, une femme indépendante et fière de l’être, une petite maman déterminée d’aujourd’hui, gérant avec fantaisie sa famille monoparentale, une intellectuelle parisienne  et d’un goût irréprochable, entourée d’amis actifs qui savent ce qui est beau, et comment agir intelligemment y compris en amour.

En manque d’amour et de relations sincères, elle s’est enfermée, sans se le dire ni le montrer à quiconque, dans une armure invisible qui la protège du chagrin car elle est inconsolable ; du décès ancien d’un père joyeux qui lui vouait un amour inconditionnel et satisfaisait par avance tous ses désirs, et d’une mère qui ne savait pas être tendre ; de l’éclatement de la fratrie à la disparition des parents. Des rencontres masculines décevantes car le prince charmant n’était jamais au rendez-vous. Et puis elle a très peur qu’on lui refasse le coup de se rendre indispensable puis de mourir.

D’un autre côté, voilà le héros, Gabriel, un homme, un vrai, grand et tranquille, sportif et terrien. Peu au fait des usages en vogue et de la mode, il n’a que faire du bruissement parisien. Il dit ce qu’il sent et ce qu’il pense, il aime ses enfants avec passion et leur fait des surprises merveilleuses, il devine le chagrin de l’héroïne et fait fondre l’armure invisible, il lui offre des choses utiles et précieuses avec une rustique délicatesse, il lui apprend qu’elle a un corps, il touche son cœur, il l’aime tout simplement, et elle ose l’aimer en retour.

Ensemble ils sont très heureux dans leur cachette.

Mais il y a le reste du monde qu’ils ne peuvent ignorer. Il étouffe dans l’univers de l’héroïne. Il sait aussi qu’il ne peut l’en priver. Il préfère alors renoncer. Et c’est la fin de la belle histoire. Il n’y a pas d’amour heureux. Gabriel est parti en lui brisant le cœur, mais la tendresse du crawl qu’il lui a enseignée est restée, et l’armure invisible qui la corsetait a disparu. Elle peut aimer à nouveau.“la tendresse du crawl” de Colombe Scneck.

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