Gérer une enquête qualitative de A à Z
2000, Cas de réponse à un appel d’offre au ministère de l’Equipement rédigé par l’équipe d’Argonautes sur la consommation liée au corps (dir. scientifique, D. Desjeux)
Méthode de rédaction :
Rédiger une fiche résumé avec le projet de budget.
Préambule : en fonction des projets poser le problème spécifique que pose la recherche ou l’étude, ici c’est la question du problème méthodologique propre aux comparaisons internationales. La comparaison demande de ne pas faire de la culture une essence mais de la prendre comme un outil stratégique mobilisé par les acteurs, comme un réservoire historique de modèles de résolutions de problèmes.
Rappel de la demande : il faut rappeller ce que l’on a compris de la demande. L’important de ce rappel est de s’assurer que l’on a bien compris la question. Il y a souvent une confusion entre la façon de poser le problème et la question plus invisible, mais plus stratégiques, la réalité des enjeux de la demande. Il faut donc souvent faire une réunion de travail avec le client pour lui poser des questions afin d’élucider la question plus implicite. Le rappel permet aussi de fixer le cadre contractuel de l’enquête autant pour le prestataire que pour le client.
Méthodes de recueil des informations : choix de l’échelles d’observation, ici l’échelle micro-sociale, puis choix d’une méthode adaptée à l’échelle micro-sociale : méthode des itinéraires, système d’action, méthode des cycles de vie, la construction identitaire (ci-dessous, « b-le positionnement du projet »)
Techniques de recueil des données : entretien semi-directif, observation, photo, film, animation de groupe, etc. Le principe est si possible de croiser des méthode déclarative et d’observation, individuel et collective, centrées sur les pratiques puis sur les représentations (surtout bien distinguer les niveaux de la réalité car entre les représentations et les pratiques il y a les contraintes du jeu social qui expliquent l’écart entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, entre le sens déclaré et l’intérêt sous contrainte de jeu des autres acteurs, la famille, les amis, les collègues)
Résultats attendus : le but est d’indiquer les apports pratiques de l’enquête, les questions théoriques ou les innovation éventuelles de méthode. Un défaut fréquent des préconisations pour l’action est qu’elles ne tiennent pas compte de l’enquête qui a été réalisée. Elles auraient souvent pu être faites avant l’enquête. Il peut donc être proposé une animation d’équipe de projet de discussion des résultats ce qui permet de les traduire en actions pratiques et adaptées à l’organisation, puis de mise en place des résultats et de suivi de la mise en place
Délivrables : aujourd’hui on s’engage de plus en plus sur la forme du rendu des résultats: un rapport écrit de 50 à 200 pages qui donnent les résultats qualitatifs complets de l’enquête avec de nombreux extraits de verbatims. Il sert de preuve et n’est pas forcément destiné à être lu. Il est l’équivalent des tableaux statistiques en annexe des enquêtes quantitatives. Il est proposé un rapport de synthèse de 20 à 30 pages, un rendu sur powerpoint de 10 à 20 slides et éventuelement un résumé de 1 à 2 pages.
La plupart des travaux sont assortits d’une clause de confidentialité, mais pas toujours et elle peut se négocier sur les parties non stratégiques du rapport en vue d’une publication.
Budget : ne pas oublier la TVA de 19,6% à ajouter pour les contrats privés et qui est incluse, et donc à déduire, dans les contrats publics. Les coûts sont habillés avec le salaire net, les charges sociales salariales et patronales, les charges de structure, les frais variables et les frais de gestion, soit de 3,5 à 7 fois le salaire net en fonction des structures.
Compositiond de l’équipe
Référence de l’équipe: les études et recherches déjà réalisées et éventuellement la liste des clients
Bibliographie : recommandée pour les appels d’offre académiques
Exemple de réponse à un appel d’offre
Fiche résumé (1 page)
Titre de la déclaration d’intention : Les effets de la dynamique des systèmes d’approvisionnement sur l’évolution des rapports de proximité et des services. Le cas des “objets du corps” liés à la salle de bain et aux toilettes dans quatre pays : Chine, Danemark, France et USA. Une approche micro-sociale des classes moyennes en milieu urbain.
- a. Mandataire
Nom : Argonautes, Taponier Sophie, gérante, chercheur associé au CERLIS (CNRS, Sorbonne)
2 rue des Portes Blanches, 75018 Paris ; Tel : 01 42 62 01 50 ; Fax : 01 42 62 10 02
email : taponier.argonautes@francenet.fr
Directeur scientifique : Dominique Desjeux, professeur d’anthropologie sociale et culturelle à Paris V, Faculté de Sciences Humaines et Sociales, Sorbonne ; directeur scientifique d’Argonautes ; directeur adjoint du CERLIS (CNRS, Sorbonne) ; visiting professor à Tampa (Floride, USA), Odense (Danemark), Guangzhou (Chine), directeur de collection aux PUF.
email :desjeux.argonautes@francenet.fr
- b. Composition du groupement
Quatre équipes de chercheurs universitaires ou associés à l’université en France, au Danemark, aux USA et en Chine
- c. Résumé en 10 lignes :
Le cadre de notre recherche est celui de l’anthropologie et de la micro-sociologie de la consommation comme analyseur général des services d’acquisition et d’entretien des objets et de la place des rapports de proximité dans le système d’approvisionnement. Elle part de l’étude des usages différenciés de la salle de bain et des objets du corps, et des négociations implicites ou explicites qui sont mobilisées au moment des choix d’approvisionnement entre les centres commerciaux, les magasins de proximité ou spécialisés, les téléachat ou le commerce électronique. Pour les quatre pays, les objets du corps sont considérés comme les analyseurs matériels des pratiques de la salle de bain et des négociations intra familiales ; la salle de bain est considérée comme un lieu de transmission des normes sociales ; les centre commerciaux sont analysés comme des lieux de sociabilité.
- d. Estimation du coût TTC : 600 000 FF
Présentation du projet
Les effets de la dynamique des systèmes d’approvisionnement sur l’évolution des rapports de proximité et des services
Le cas des “objets du corps” liés à la salle de bain et aux toilettes dans quatre pays : Chine, Danemark, France et USA.
Une approche micro-sociale des classes moyennes en milieu urbain.
L’appel d’offre Habitat et vie urbaine, part d’un constat, celui du lien entre l’évolution des dynamiques sociétales, – par rapport aux classes sociales, à la famille et à la place à accorder à l’individualisation -, l’évolution des modes de vie, – par rapport au travail, à l’univers domestique et aux évolutions du cycle de vie -, l’évolution des formes d’approvisionnement, de l’usage, du nombre et de la place des objets et des services par rapport aux différents espaces privés ou publiques, et les nouvelles questions que se posent les décideurs dans le champ de l’urbanisme, de la construction et de l’architecture. L’objectif est de produire des connaissances scientifiques et de donner les éléments de leur traduction pour l’action. Nous nous proposons de le faire dans le cadre d’une approche anthropologique et micro-sociologique sur les services à la consommation liés au corps.
1. Préambule méthodologique sur la question du comparatisme historique et interculturel
La question de l’estimation de l’existence ou non d’une évolution pose un redoutable problème méthodologique car pour qu’un changement puisse être affirmé il faut que le phénomène puisse être comparé à la même échelle d’observation, à la même échelle de temps, voir à la même échelle d’action et dans le même cadre culturel. Ce problème est déjà difficile à résoudre à l’échelle macro-sociale comme le montre la difficulté à traiter de la mobilité sociale qui aurait touché 500 000 français en 40 ans d’après L. A. Vallée (RFS, janvier/mars 1999, XL-1), et ceci lui suffit pour annoncer qu’il existe une mobilité sociale en France, alors que Louis Chauvel montre le contraire pour la consommation des français dans la même revue. Le problème semble en partie soluble pour la partie objectivable des modes de vie en terme de part de budget par exemple à partir des données de l’INSEE ou du CREDOC comme le fait Gérard Mermet dans Tendances 1998 (Larousse).
Il est d’une grande complexité à l’échelle micro-sociale du fait du manque de données comparables. En effet, il n’est pas toujours possible aujourd’hui de faire la part de ce qui relève de l’effet de réalité et de l’effet d’observation dans le champs de la vie quotidienne “moderne” dans le monde occidental du fait de la difficulté à trouver une base de comparaison commune entre les observations des années soixante, ou avant, car elles sont souvent inexistantes à l’échelle micro-sociale, et celles d’aujourd’hui. Aussi bien souvent ce qui est appelé évolution, en micro-sociologie tout spécialement, relève de l’effet d’observation, celui du changement de focale de l’observation qui de macro-sociale dans les années soixante à soixante dix est devenu massivement micro-sociale en sociologie dans les années quatre vingt à quatre vingt dix du fait probablement des contraintes budgétaires qui limitent l’accès aux enquêtes quantitatives, du retour des ethnologues en France qui ne pouvaient plus travailler sur les terrains exotiques de l’ancienne France coloniale et de la montée de l’école de Chicago qui a servi de moyen de positionnement intellectuel pour toute une nouvelle génération de sociologue.
Une partie des évolutions annoncées semble donc en partie relever d’un effet d’observation lié à l’évolution du cycle de vie professionnelle des sociologues. Un phénomène macro-social, celui de la reproduction sociale par l’école par exemple, est implicitement comparé avec un phénomène micro-social celui de la relation pédagogique entre une mère et son enfant, pour conclure qu’il y a individualisation, non reproduction sociale et apparition d’un individu avec plusieurs appartenances, comme le fait Lahire qui vient de la macro-sociologie bourdieusienne. La description est pertinente et intéressante, mais sommes nous face à un phénomène nouveau, à une évolution ? La réponse, en toute rigueur méthodologique comparative, reste incertaine.
Plus généralement la question de l’individualisation peut autant relever d’un mécanisme social ancien, observé depuis longtemps dans les organisations, celui du jeu stratégique de l’autonomie (l’équivalent de l’individualisation) et du contrôle (l’équivalent des normes), que d’un mécanisme nouveau. Il peut donc s’agir d’une confusion entre des formes ou des pratiques nouvelles mais fondées sur un mécanisme ancien, ce que montre souvent l’approche anthropologique qui est plus structurale et donc plus “prudente” sur l’affirmation des contingences et des changements. Ou tout simplement il peut s’agir d’une comparaison entre un phénomène macro-social, celui des classes sociales, et un phénomène micro-social, celui des interactions et des jeux d’acteur, un différentiel d’observation étant alors présenté comme une évolution.
Ce long préambule n’est là que pour rappeler la difficulté d’évaluer un changement ou d’établir une différence entre des classes, des sexes, des générations ou des cultures, surtout à l’échelle micro-sociale qui est la notre et pour réaliser une comparaison internationale. Ceci veut dire que notre proposition cherchera plus à comparer des mécanismes aujourd’hui qu’à faire ressortir des évolutions par rapport au passé.
C’est une approche qui se veut descriptive et compréhensive, avec comme objectif de comprendre des logiques d’action et de sens sous contrainte de réalité plus que des liens de causalité ou des explications historiques qui ne sont pas à notre porté. Comme méthode qualitative elle propose plus un cadre d’enquête qui pourra évoluer a posteriori en fonction de la sitaution d’enquête, par différence avec les méthode quantitatives qui elles demandent des hypothèses, une problématique et une stabilité de l’outil d’observation qu’est le questionnaire fermé. Enfin elle se centrera en priorité sur les pratiques observables pour favoriser la comparaison entre sociétés avant de remonter au sens ou à l’imaginaire. Elle cherchera à comprendre les problèmes du quotidien à gérer dans chaque culture, les incertitudes qui pésent sur leur résolution et les stratégies misent en place pour les résoudre. La culture sera donc étudiée non comme une essence mais comme un ensemble dynamique de modèles incorporés de résolution des problèmes (cf. D. Desjeux, 1998).
L’hypothèse pragmatique est que la comparaison internationale peut donner des idées opérationelles aux décideurs urbains du fait même de la présentation de dynamiques différentes dans différentes société sans avoir à se prononcer sur la question de l’évolution historique. La comparaison ne porte pas prioritairement sur la forme concrète des pratiques, comme le fait d’aller en vélo faire ses courses en Chine ou au Danemark, mais sur la logique des problèmes à résoudre, le manque de moyen pour s’acheter une voiture et la concurrence entre espaces urbains et espace agricoles qui joue contre le développement des routes et des véhicules individuels en Chine, ou l’importance accordée à la redistribution sociale ce qui “justifie” un fort taux de TVA (150% semble-t-il) sur les voitures au Danemark, au contraire des USA où tout est organisé autour de la voiture et de la mobilité (prêt pour acheter une voiture dés 16 ans, permis de conduire “facile”, etc.). C’est cette logique que nous chercherons à reconstituer. Elle permet de comprendre ce qui est transposable en France sous contrainte du système d’action des décideurs et des imaginaires implicites qui les structurent puisqu’on sait qu’un mécanisme observé à l’étranger est toujours peu ou prou réinterprété une fois qu’il change de culture. Par exemple, la pensée de Pierre Bourdieu quand elle passe aux USA devient post moderne, pourquoi pas ! Ou encore le hamburger de chez McDonald est à base d’agneau en Inde, ou proposé en choix avec du saumon grillé en Norvège ou du porc en Thaïlande (Libération du 18 avril 1999).
2 Rappel de la demande et positionnement du projet : unité d’observation et cadre d’analyse
a. Les cadres de l’analyse proposés par l’appel d’offre
L’appel d’offre Habitat et vie urbaine part d’une double structuration des pratiques et de l’observation, celle de l’espace en trois échelles, celle du bassin d’habitat, celle du quartier et celle du logement et celle du temps entre le diachronique lié aux cycles de vie (jeunesse, adulte, vieillesse, disparition des rites de passages, allongement des étapes) et le synchronique liés aux modes de vie (sur les échelles d’observation cf. D. Desjeux, 1996 a, b). Cette double structuration de l’espace et du temps varie en fonction de deux phénomènes celui de la dynamique des différenciations sociales, que ce soit en terme de distinction ou d’intégration par rapport au travail ou à la consommation, et celui de l’introduction de nouvelles technologies de la communication.
Le croisement de tous ces facteurs peut se ramener à trois tensions de fond qui organisent la dynamique des acteurs de la vie urbaine : celle de la mobilité (bureau partagés, téléphones portables, place de la voiture, services à la mobilité) et de la stabilité/ancrage (handicap, vieillesse, services de proximité), celle de l’unité et de la diversité (lieux d’habitat domestiques, concurrence et négociations autour des espaces du logement, brouillage des frontières interne/externe au logement, espaces de loisirs et de restauration, diversification des objets) et celle de la distance et de la proximité (télétravail, courses, dépannage)
Notre postulat méthodologique est structurale et dynamique. Nous partons du constat que la vie sociale est constituée d’éléments, ici les trois couples de termes cités ci-dessus, qui coexistent, qui sont en relation et dont la combinatoire à l’échelle d’observation micro-sociale varie en fonction des jeux du quotidien, constitue la base de la dynamique sociale observée. Cependant ces termes sont descriptifs au point de départ de l’enquête. Nous ne postulons rien sur leur sens social. Celui-ci sera construit au fur et à mesure de la recherche.
Mobilité et stabilité/ancrage, unité et diversité, distance et proximité, qu’elles soient spatiales ou sociales, sont pris ici comme des termes descriptifs qui désignent de façon neutre des dimensions sociales à prendre en compte dans l’observation.
C’est le même problème que nous rencontrons quand nous travaillons sur les grandes différenciations de sexe ou d’age, sociale ou culturelle. Il existe partout de la différenciation, ce qui varie en fonction des sociétés et de l’histoire c’est la forme sociale que prend telle ou telle différenciation : les cohortes démographiques peuvent ou non correspondre à des phénomènes générationnels (cf. Louis Chauvel, 1998, Le destin des générations, aux PUF) ; les strates sociales peuvent renvoyer ou non à des clivages de classes, de caste, d’ordre, de « tribus » comme chez Michel Maffesoli ou à une société individualisée et sans classes comme chez Raymond Boudon.
De même toute mobilité spatiale ne renvoie pas automatiquement à un mode de vie nomade (cf. notre recherche sur le déménagement, D. Desjeux et alii, 1998, celle sur l’anthropologie de la domotique, D. Desjeux et alii, 19.., celle de Joël Meisonnier en cours), comme toute stabilité ne se limite pas mécaniquement à un système d’action locale. Les nouvelles techniques de la communication pouvant favoriser des communications « globales » que ce soit en terme de réseaux comme le montre notre collaboration avec une association dont les membres peuvent avoir une mobilité réduite du fait d’une vision très réduite et qui communiquent au niveau européen par email (cf. enquête DMLA en cours) ou en terme d’approvisionnement avec la VPC (cf. Isabelle Garabuau et alii, 19..), le téléachat ou « l’ebusiness » (commerce électronique). Nous ne postulons rien a priori sur l’opposition ou l’intégration du jeu entre nomades et sédentaires, même si pour un auteur comme Pierre de Lagarde cette relation est historiquement conflictuelle (1997, Le grand duel : esprit nomade, culture sédentaire, Buchet/Chastel) alors qu’elle est complémentaire pour Jean-Yves Authier cité dans l’appel d’offre ; de même pour l’unité et la diversité, la distance et la proximité.
b. Le positionnement du projet : un système d’approvisionnement dans le cadre de la consommation des objets liés au corps pour classe moyenne urbaine
Nous pouvons maintenant dégager schématiquement un cadre d’analyse de l’observation qui comprend :
– trois échelles spatiales (bassin d’habitat, quartier, logement)
– deux temporalités (synchronique/cycles de vie, diachronique/mode de vie)
– les différenciations sociales (sexe, âge, classes, cultures)
– les objets de l’univers domestique
– les élément de base de la dynamique sociale : mobilité/stabilité, unité/diversité, distance/proximité.
Ce cadre nous permet de positionner notre projet en distinguant les points fixes de l’observation et le cadre « flottant », presque au sens de « l’attention flottante » de Freud, dans lequel il s’insère.
Le cadre est celui de l’anthropologie et de la micro-sociologie de la consommation comme analyseur général des dynamiques de service et des rapports de proximité.
Nous nous proposons de partir de trois point fixes, c’est-à-dire des objets concrets d’observation que nous pouvons suivre matériellement tout au long de l’enquête : un espace de l’univers domestique, la salle de bain et les toilettes ; des objets de consommation, les objets et les produits liés au soins du corps et les meubles de la salle de bain ; un service d’approvisionnement, dont les centres commerciaux.
D’un coté ces trois objets d’analyse forment systèmes en terme d’approvisionnement, c’est en ce sens qu’ils constitue une base fixe qui permet un minimum de comparaison entre culture : dans les quatre pays il existe des salles de bain, ce qui varie c’est leur fonction sociale et leur organisation suivant que les toilettes sont incorporées à la salle de bain comme dans les pays anglo-saxons ou non comme en France ou en Chine ; de même il existe des objets et des produits du corps dans les quatre pays, leur importance et leur sélection variant fortement entre la Chine où ils sont peu nombreux et la France où ils sont très nombreux ; enfin il existe aussi dans les quatre pays des centres commerciaux, plutôt de grande consommation pour les pays occidentaux et plutôt pour les classes moyennes aisées en Chine.
De l’autre ils participent chacun d’une logique qui leur est propre : celui de l’univers spatiale domestique, en terme d’usage et de compétition, et de son lien avec l’environnement, pour la salle de bain ; celui du rapport au corps et de son lien avec les mises en scènes sociales en fonction des préoccupations de chaque membre de la famille, pour les produits du corps ; et celui des alternatives possibles d’approvisionnement entre le commerce de proximité, le commerce à distance (VPC, « ebusiness ») et les centres commerciaux qui sont à la fois des analyseurs de la consommation et des formes de sociabilité d’aujourd’hui. Par rapport à leur propre logiques, ces trois éléments forment système mais de façon sécante. Il faut donc à la fois les analyser en soi et en système. C’est ce qui rend intéressant la comparaison, moyennant un certain nombres de préoccupations méthodologiques.
Aussi pour que la comparaison reste possible nous nous limiterons aux classes moyennes avec une série de plus petits dénominateurs communs : adultes entre 25 et 60 ans, avec des enfants ou des jeunes habitant chez eux jusqu’à 25/30 ans, fille et garçon, en milieu urbain (une ville en France, – une banlieue parisienne ou une ville de province -, une ville aux USA, – Tampa ou Kansas City -, une ville au Danemark, – Odense ou Arhus -, et en Chine, Guangzhou/Canton) et avec un emploi, ou plusieurs, à l’extérieur de la maison.
Ceci veut dire que nous ne pouvons prendre en compte les effets de classes sociales et de diachronie. Nous nous limitons à un moment spécifique du cycle de vie, après la jeunesse et avant la vieillesse. Nous ne travaillons ni sur la précarité, ni sur le handicap.
Par contre les échelles spatiales et les trois tensions constituent le cadre flottant de l’analyse. Ils font partie du problème à résoudre pour comprendre le système d’approvisionnement qui est choisi comme un analyseur des rapports sociaux dans le cadre domestique (famille, ami, voisin, collègue) et du rapport à l’espace.
3 salle de bain, objets du corps, et système d’approvisonnement : la méthode des itinéraires
Aujourd’hui les espaces domestiques les plus analysés, même si c’est encore largement insuffisant, sont le salon, la salle à manger et les chambres à coucher (Irene Cieraad, 1993 ; Sophie Chevalier, vérifier M. Segalen dans Autrement sur le décors, enquête post it). La cuisine l’est un peu moins (cf. notamment I. Garabuau-Mousaoui, D. Miller revue anglaise Journal of Material Culture ou Ethno française ) et la salle de bain encore moins (cf. Claire Marie Leveque, 1998 )
Or la salle de bain est un lieu stratégique à la fois comme lieu de compétition pour son accès le matin ou le soir, comme lieu de retrait pour les femmes notamment et comme lieu de transition entre le dedans et le dehors puisqu’il permet de se maquiller ou de se préparer pour sortir travailler ou en soirée, entre le soir et la nuit ou le réveil et la journée. En plus c’est un lieu d’initiation aux soins du corps entre génération ou entre sexes. C’est un des lieux d’apprentissage du pur et de l’impur, du propre et du salle et donc de forte intériorisation des normes sociales. Ou encore c’est un lieu rituel pour les suicides en France. C’est aussi une pièce dont le statut d’intimité varie en fonction des cultures. C’est donc une pièce à la fois utilitaire et à forte charge symbolique.
Les objets de la salle de bains comprennent à la fois les objets de l’accès à l’eau (baignoire, bidet, toilette, lavabo, douche), ceux des soins externe du corps (shampoing, savon, maquillage, rasage, objet électrique ; sur les shampoings voir Dan Rose, 1995) et des soins internes (médicament, vitamines), les miroirs, les objets du stockage (armoire, étagères) et les objets du nettoiement de la salle de bain (sur le ménage voir Jean-Claude Kaufmann, 19..). Les objets sont ici considérés comme les analyseurs matériels des pratiques de la salle de bain et des négociations intra familiales.
Pour faire fonctionner la salle de bain, il faut se fournir en objets et services, que ce soit par achat, ou par don à l’intérieur de la famille notamment, ou que ce soit pour réparer une panne. La salle de bain ne relève donc pas que de l’intime et du privé. Elle participe de la sociabilité générale lié à l’univers domestique. L’approvisionnement suit des itinéraires souvent alternatifs : voisinage, magasin de proximité, magasin spécialisé, drugstore aux USA, achat à distance, centre commerciaux.
Les centres commerciaux eux-mêmes participent des formes de sociabilité quotidienne avec le restaurant, la ritualisation des courses ou la sortie en famille (cf. les recherches Argonautes sur la grande distribution Promodes, Leclerc, les villes avec Optum et les centres commerciaux : Nice, Nantes, Montpellier, et les entrées de ville (Dijon, Brest, …), cf. aussi O. Badot, 1994) que ce soit pour acheter des produits ou des objets liés à la salle de bain ou au corps. Ils sont au cœur des enjeux de délégation de la vie quotidienne (cf. faire ou faire, de J.C. Kaufmann (éd.), 1996, aux PUR).
Pour comprendre comment salle de bain, objets du corps et centre commerciaux participent d’un même système d’approvisionnement nous nous proposons d’appliquer de façon souple la méthode des itinéraire qui fonctionne particulièrement bien pour des enquêtes comparatives internationales (cf. D. Desjeux et alii, 1998 ; D. Desjeux, 1997 ; P. Cabin, D. Desjeux et alii, 1998).
Elle consiste à suivre les « chemins » que suivent des objets depuis le moment de déclenchement de l’acquisition à la maison, qu’il soit routinier ou non, jusqu’à leurs lieux d’acquisition, puis à continuer le suivi jusqu’à la maison et à observer leurs usages (stockage, usage, déchets) suivant les espaces, les fréquences, les interactions entre acteurs et l’imaginaire mobilisé. Ces itinéraires sont alternatifs et non linéaires : ce sont eux qui permettent de saisir les dynamiques sociales du fait des choix et des négociations auxquels ils donnent lieu. Ces négociations explicites ou implicites, voir routinier et incorporée, sont les analyseurs du jeu social qui s’est construit autour du système d’apprivoisement
4 techniques de recueil des données internationales
La méthode est qualitative. Elle s’appuie principalement sur l’entretien semi-directif, l’observation des pratiques quand cela est possible et la photo stimulus quand cela aussi est possible. Cette dernière technique consiste à faire des photos des pratiques et de les remontrer aux acteurs concernés pour les faire parler dessus.
L’enquête est mixte, avec un chercheur d’Argonautes qui lance l’enquête avec un chercheur local. Puis l’enquête est faite dans la langue du pays, puis traduite en français. Les langues de travail sont le français et l’anglais. La rédaction est assurée par le chercheur locale et un chercheur d’Argonautes.
Nous proposons de faire entre 15 et 30 entretiens par pays, le nombre dépendant du différentiel de prix entre pays.
Dans les 4 pays il existe des centres commerciaux, des salles de bain et des objets du corps.
L’enquête doit pouvoir se faire en 12 à 18 mois.
Il est possible de chercher des financement complémentaire auprès d’entreprises intéressées, même si c’est toujours une opération longue et délicate du fait des clauses de confidentialité.
5. résultats attendus
A partir d’un objet concret peu analysé, le système d’approvisionnement interculturel des objets du corps, nous pensons pouvoir faire ressortir comment chaque culture gère son corps ce qui est très stratégique par rapport à la vie quotidienne, même si cela apparaît comme une évidence invisible, et comment la gestion du corps peut relever d’un management domestique avec ses normes, ses apprentissages, ses codes, ses conflits ou ses formes de régulation.
Nous pensons aussi à partir de ce cas faire ressortir les différentes alternatives du système d’approvisionnement ordinaire, les problèmes de mobilité posés par l’accès aux différents magasins, les formes de coopération éventuelles entre voisin, amis ou membres de la famille pour l’acquisition ou la réparation des objets, la place des services publiques et privés dans cette régulation, la place des déchets et du recyclage
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Miller Daniel (éd.), 1995, Acknowledging Consumption. A Revieuw of New Studies, London, Routledge, 341 p (édition, 1996).
Péron René, 1993, La fin des vitrines. Des temples de la consommation aux usines à vendre, Cachan, ENS Cachan, 306 p.
Ritzer George, 1992, The McDonaldization of Society, Thousand Oaks, Pine Forge Press, 265 p. (édition révisée de 1996)
Rose Dan, 1995, « Active Ingredients », in John Sherry, Jr., Contemporary Marketing and Consumer Behavior. An Anthropological Source Book, Londres, Sage, pp 51-85
Ségalen Martine, 1998, Rites et rituels contemporains, Paris, Nathan, 128 p.
Schwartz Olivier, 1990, Le monde privé des ouvriers. Hommes et femmes du nord, Paris, PUF, 531 p.
Smart Barry (éd.), 1999, Resisting McDonaldization, London, Sage Publications, 261 p.
Warnier Jean-Pierre, Rosselin Céline (éds.), 1996, Authentifier la marchandise. Anthropologie critique de la quête d’authenticité, Paris, l’Harmattan, coll. « Dossiers Sciences Humaines et Sociales », 259p.
Warnier Jean-Pierre (éd), 1994, Le paradoxe de la marchandise authentique. Imaginaire et consommation de masse, Paris, l’Harmattan, coll. « Dossiers Sciences Humaines et Sociales », 181p.
Référence d’Argonautes (services, grande consommation, objets, univers domestique et vie quotidienne) :
Références sur les technique du quotidien
Dominique Desjeux est membre du groupe d’audit sur “La recherche dans le domaine des technologies de l’information et de la communication” dans les écoles des Mines sous la direction de Jacques Lesourne et de Pierre Bernhard (novembre 1998)
Desjeux Dominique, Berthier Cécile, Jarraffoux Sophie, Orhant Isabelle, Taponier Sophie, 1996, Anthropologie de l’électricité. Les objets électriques dans la vie quotidienne en France, Paris, L’Harmattan, 220 p.
Enquêtes internationales déjà réalisées
Hewlett Packard (Paris, Oslo, New York, São Paulo), 1999
Chine, mémoire, confiance Poste (Guangzhou), 1998, 1997
CCMY, (Paris, Londres, Bruxelles, Auxerre, Lisbonne), 1998
Beaufour Ipsen (Oran, Le Caire, Bangkok, Beijing et Urumqi), 1991
Gira (Paris, Londres, Edinburgh, Madrid), 1994
CNET (Brazzaville, Pointe Noire, Yaoundé, Niamey, Mexico), 1995
Desjeux Dominique, 1999, programme de formation en anglais à l’enquête de terrain en anthropologie de la consommation à l’université d’Odense au Danemark entre février et avril 1999 : comment le foie gras peut ou non s’intégrer aux pratiques alimentaires des danois (35 étudiants de 15 cultures différentes).
Dominique Desjeux est visiting professor à Tampa depuis 1995. Entre Juillet à Paris et Octobre à Tampa il est prévu une formation à l’enquête, avec Marc Neumann, Timothy Simpson (USF) et Ken Ericson (University of Kansas City), sur la consommation quotidienne en France et aux USA qui fait suite à une dizaine d’exercices d’enquêtes sur le même sujet depuis trois ans (avec la participation de Zheng li hua (Université du Guangdong) en juillet 1998, celle de Tine Vinge François (université d’Odense) en juillet 1997 et 98 ; celle de Douglas Harper en 1998).
Une équipe internationale sur quatre pays:
France :
Argonautes, Sophie Taponier (chercheur associé au CERLIS), Isabelle Moussaoui Garabuau(chercheur associé au CERLIS), Isabelle Ras(chercheur associé au CERLIS), Yang xiao min, (doctorante à Paris V, stagiaire à Argonautes, assistante à l’université du Guangdong)
Dominique Desjeux, directeur scientifique d’Argonautes
Olivier Badot, professeur (EAP, Paris), visiting professor à Ottawa (Canada), thèse en cours sur les McDonald aux USA et en France, sous la direction de D. Desjeux
Chine :
Centre de Recherche sur l’interculturel : Zheng li hua, directeur du département de français, Université des Langues Etrangères du Guangdong, 510 421 Guangzhou, R.P.
Tel : 00 (8620) 86 62 75 95 ext. 2462 ; fax : 00 (8620) 86 62 73 67
Email : zheng@gdufs.edu.cn
USA :
Center for Ethnographic Research : Ken C. Erickson, Ph.D., Director, College of Arts and Sciences, University of Missouri–Kansas City, 5100 Rockhill Road, Kansas City, MO 64110
Department of Communication : Marc Neumann, Director of Undergraduate Studies
USF, Tampa, FL 33620-7800, USA
Danemark:
Flemmet et Vinge Research : Tine Vinge François (chercheur associé au CERLIS, en cours de PhD, chercheur à Telecom Danemark) et Anne Flemmet (PhD de l’université d’Odense, chercheur indépendant)
Estimation du coût
100 000F par pays pour une fourchette de 15 à 30 entretiens en fonction des différentiels de coût suivant les pays pour le recrutement, les dédommagement aux interviewés et les coût horaires des chercheurs.
Plus les coût de transport, hébergement et restauration (le principe est qu’un chercheur d’Argonautes va dans chaque pays pour lancer l’enquête en français ou en anglais, puis l’enquête est réalisée dans la langue du pays, puis traduite en français).
Coût de traduction à définir en fonction des pays.
Paris, 2000, Dominique Desjeux, anthropologue, professeur à la Sorbonne (Paris-Descartes)